Anna Minguzzi, 45 ans, est directrice de son laboratoire, le LPMMC (Laboratoire de Physique et Modélisation des Milieux Condensés - CNRS/Université Grenoble Alpes) depuis 2014. Ses recherches portent sur l'étude théorique des systèmes quantiques en interaction, et en particulier de basse dimensionnalité. Ancienne élève de l’Ecole Normale Superiore de Pise (Italie), elle a contribué de façon significative, pendant sa thèse, à l'interprétation théorique des premières expériences de condensation de Bose-Einstein des gaz atomiques à l'aide d'un modèle à deux fluides.
Depuis son recrutement au CNRS en 2005, Anna Minguzzi a démarré au LPMMC une activité de recherche sur les gaz quantiques d'atomes froids, étudiés théoriquement avec les techniques de la matière condensée - physique à N-corps et physique mésoscopique - ainsi qu’avec des solutions exactes. Rapidement elle obtient des résultats originaux et s'impose comme une référence au niveau international sur plusieurs sujets : l'étude des systèmes bosoniques en une dimension et en très forte interaction répulsive, l'extension de la solution exacte aux systèmes fermioniques et aux mélanges boson-fermion, les propriétés de symétrie des mélanges des fermions jusqu'à six composantes les bosons en forte interaction à température finie, les systèmes bosoniques sur anneau; ses derniers travaux sont consacrés à la description théorique des excitons-polaritons et à l' « atomtronique », une nouvelle ligne de recherche, dédiée à l'étude des dispositifs atomiques pour des applications aux technologies quantiques.
Ses recherches sont source d’inspiration pour de nombreux expérimentateurs. Sa production scientifique est très riche (près d’une centaine d’articles dans des revues à comité de lecture) et ses travaux, jalonnés de résultats marquants, lui ont valu de nombreuses conférences invitées, en particulier à l'international. |
Elle participe activement à l’animation scientifique de la communauté à travers l’organisation de conférences, mini-colloques, écoles thématiques et activités éditoriales. Elle a d'ailleurs été présidente du bureau de la division de la matière condensée de la Société Française de Physique.
Anna Minguzzi est une théoricienne de très haut niveau dont les contributions sur la physique des gaz quantiques corrélés, des excitons-polaritons dans les semiconducteurs, ou encore sur la thématique émergente de l’atomtronique font d’elle une actrice incontournable dans la communauté internationale. Remarqués sur le plan théorique pour leur originalité, les travaux d’Anna Minguzzi se distinguent également par leur portée auprès des expérimentateurs pour qui ils sont source d’inspiration.
En décernant à Anna Minguzzi le prix Louis Ancel 2018, la SFP souhaite récompenser cette physicienne brillante aux approches novatrices en théorie de la matière condensée.
Didier Blavette - Président du Jury, GPM Rouen
Sylvie Hébert - CRISMAT, Caen
David Rodney - Institut Lumière Matière, Lyon
Odile Stephan - Laboratoire de Physique du Solide, LPS, Orsay
Olivier Sandre - Président de la division Matière Condensée de la SFP, Laboratoire de chimie des polèmères organiques, Bordeaux
Sara Ducci - Lauréate du prix Louis Ancel 2016, MPQ Paris
Eric Collet - Lauréat du prix Louis Ancel 2017, Institut de Physique de Rennes
Claire Wilhelm - Lauréate du prix Louis Ancel 2015, Laboratoire des Systèmes Complexes (LSC), Paris
Laurent Pizzagalli - Laboratoire P', Poitiers
Article posté le 11/12/2018