Le bureau de la division Physique des Plasmas de la SFP a le plaisir d'attribuer le prix René Pellat 2018 à Anna GRASSI , qui a effectué sa thèse au, LULI, CNRS/École Polytechnique/CEA/Université Pierre et Marie Curie .
Prix Jeunes Chercheurs/euses (prix de thèse) en physique des Plasmas, décerné par la division Plasmas de la SFP
Le bureau de la division Physique des Plasmas de la SFP a le plaisir d'attribuer le prix René Pellat 2018 à Anna GRASSI , qui a effectué sa thèse au, LULI, CNRS/École Polytechnique/CEA/Université Pierre et Marie Curie .
Sa thèse, intitulée " Collisionless shocks in the context of laboratory astrophysics " a été effectuée sous la direction de Caterina Riconda (LULI, Université Pierre et Marie Curie) ainsi que par Andrea Macchi et Franceco Pegoraro (CNR/INO, Université de Pise) . Elle a visé à une compréhension fine de cette instabilité tant sur le plan académique que dans des scénarios d’interaction laser-plasma ou astrophysiques.
Les micro-instabilités induites lors de l’interpénétration de plasmas de grande vitesse ont été abondamment étudiées ces dernières décennies, du fait de leur omniprésence dans les plasmas naturels et artificiels. Une catégorie particulière d’instabilités, mise au jour par Weibel et qui se manifeste par la formation de filaments magnétisés, suscite un intérêt de longue date en raison de son influence pressentie sur le transport des particules dans l’interaction laser-plasma relativiste ainsi que dans des systèmes astrophysiques de haute énergie. Dans ces derniers, l’instabilité « de Weibel » aboutirait à la création d’ondes de chocs « non-collisionnelles », tenues notamment responsables de la production des rayons cosmiques. Trois études majeures constituent son travail de thèse : |
- La deuxième étude, d’intérêt plus pratique, cherche à identifier une configuration d’interaction laser-plasma relativiste optimale pour une croissance rapide de l’instabilité de Weibel ionique, et non polluée par des instabilités concurrentes. Les simulations PIC 2D et 3D présentées démontrent l’intérêt d’un laser en incidence oblique et de polarisation « S » pour affaiblir une instabilité surfacique contrariant, par le chauffage électronique qu’elle cause, l’instabilité de Weibel. Cet effet bénéfique est lié à l’excitation d’un courant électronique transverse dont le rôle stabilisateur est ici pointé pour la première fois.
- La troisième étude traite de la création d’ondes de choc lors du télescopage de deux plasmas de paires électron-positron relativistes, en présence d’un champ magnétique perpendiculaire. Les problèmes de stabilité numérique posés par cette configuration ont d’abord obligé à une série de perfectionnements algorithmiques dans le code PIC SMILEI employé par Anna Grassi. Sur le plan physique, contrastant avec des travaux antérieurs, une définition originale du temps de formation du choc est proposée, basée à la fois sur l’isotropisation et la compression du plasma incident, telle que prédite par les relations de Rankine-Hugoniot. En régime non ou faiblement magnétisé, le critère d’isotropisation s’avère le plus contraignant, à l’inverse de ce qui se produit à forte magnétisation.
Ce travail de très grande qualité et à l’ampleur remarquable, consacré par plusieurs articles publiés dans Physical Review E et MNRAS, s’illustre par une rare combinaison de développements analytiques, d’études numériques et de raffinements numériques, tous menés avec une rigueur exemplaire. Les nombreux résultats obtenus, d’un grand intérêt fondamental comme dans le domaine émergent de l’astrophysique de laboratoire, sont par ailleurs rassemblés dans un mémoire excellemment rédigé, qui témoigne d’une maturité scientifique peu commune.
Lien vers la thèse d'Anna Grassi :
http://web.luli.polytechnique.fr/THESES/Grassi_PhD_2017.pdf
Membres du Jury :
Titaina Gibert, présidente de la division Plasmas
Christian Grisolia
Yannick Marandet
Emmanuel d’Hummière, secrétaire de la division
Laurent Grémillet, trésorier de la division
Joao dos Santos Sousa
Etienne Parriat
Grégory Marcos
Daniele Del Sarto
Précedent(e)s lauréat(e)s :
Article posté le 26/04/2018